L’arrivée debout au bloc opératoire du CHPO : Un projet au service des patients
Ces 6 derniers mois, le Centre Hospitalier Pierre Oudot (CHPO) a expérimenté une méthode innovante pour accueillir ses patients au bloc opératoire : debout, en marchant jusqu’à la table d’opération. Avec un taux élevé de satisfaction, cette pratique va aujourd’hui être pérennisée. Une petite révolution qui remet le patient au centre du parcours de soin.
L’image habituelle du patient conduit au bloc opératoire allongé sur son brancard, regardant défiler un plafond interminable, va se faire de plus en plus rare au CHPO. Désormais, ceux qui le souhaitent peuvent arriver à pied, accompagnés par un brancardier. « Finies les tenues fendues et les prothèses auditives ou lunettes retirées dès la chambre » explique Ahmed Dahmane, anesthésiste, « cette pratique respecte la dignité et l’intimité des patients. Du point de vue psychologique, le patient se sent moins malade car il ne reste pas immobilisé dans un lit. »
Plus d’humanité dans le soin
Ce type de prise en charge permet avant tout d’humaniser la relation entre patients et soignants, en corrélation avec les valeurs du CHPO. Le patient, qui devient acteur de sa prise en charge, participe même à la check-list d’installation au bloc. « Cela permet aussi de diminuer l’anxiété » témoigne Elisabeth, patiente du CHPO opérée en mars 2017. « J’ai subi plusieurs opérations. Avant, quand on venait me chercher dans ma chambre avec le lit, ça commençait déjà à me stresser. Là c’était plus convivial, on a même plaisanté avec le brancardier. Et quand on entre dans la salle d’opération, c’est tranquille, comme si on allait passer une simple radio. »
Debout, face à face, d’égal à égal
On estime à 80% la part des patients en capacité de se rendre au bloc à pied. Ceux-ci sont informés du dispositif lors de leur consultation chirurgicale ou anesthésiste, puis sont libres de donner leur accord ou non. Le jour de l’opération, une tenue respectant l’intimité (pyjama à usage unique) est remise au patient dans la chambre d’hospitalisation. Puis un brancardier vient le chercher à pied, en l’accompagnant jusqu’au salon d’accueil du bloc, où une infirmière coordinatrice prend le relai jusqu’à la table d’opération. Les vêtements, lunettes et prothèses ne sont retirés qu’au moment de l’anesthésie.
Une logistique plus fluide
« Ce dispositif permet de concilier qualité des soins et impératifs de gestion » estime Stéphane Fraisse, Directeur des Opérations. En effet, si ce projet a été lancé dans un objectif d’amélioration qualitative de la prise en charge, les avantages connexes sont également nombreux : amélioration de l’efficience (simplification des parcours des patients grâce à la diminution des temps de transfert) et gain de place dans le stockage des lits. Cette innovation inscrit également les équipes dans un rôle encore plus centré sur le patient, dans l’environnement de haute technicité qu’est le bloc opératoire. Les brancardiers, qui deviennent des accompagnants, voient leur fonction revalorisée, et peuvent désormais concentrer leur attention sur la qualité de la relation qu’ils vont nouer avec le patient durant son transfert. Il a par ailleurs été démontré une diminution des infections nosocomiales, par la limitation des manipulations des patients sur les brancards et tables.
Un fort taux de satisfaction
Quant aux patients, une enquête menée en juin 2017 montre que 87% d’entre eux sont satisfaits de cette méthode d’arrivée, se sentant mieux respectés dans leur intimité et leur dignité, et moins stressés. 83% affirment choisir ce mode de transfert lors d’une prochaine intervention.
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